VENDREDI 23 JANVIER 2015
Amphithéâtre Richelieu – Université Paris-Sorbonne – 12h15
■ Robert Schumann : extraits des Myrthen op. 25,
extraits de Frauenliebe und –leben, A. v. Chamisso, op. 42
■ Clara Wieck-Schumann : extraits des 12 Gedichte aus F. Rückerts Liebesfrühling von Clara und Robert Schumann op. 37, extraits des Sechs lieder op.13
■ Alma Schindler-Mahler : extraits des Fünf Lieder
■ Gustav Mahler : extraits des cinq Rückert-Lieder
Anne DESTRAEL, mezzo soprano
D’origine tourangelle, Anna Destraël a reçu l’enseignement de Mireille Alcantara. Elle poursuit sa formation auprès de Chantal Mathias et a suivi les master-classes de José van Dam et Robert Massard.
A l’opéra de Tours, de Reims, de Metz ou encore ceux d'Angers et de Nantes, Anna Destraël a tenu les rôles-titres de «La Belle Hélène» et de «Carmen», mais aussi celui de Bianca dans «The Rape of Lucrecia», Isolier dans «Le Comte Ory», la deuxième Dame dans «La Flûte enchantée» et Mercedes dans «Carmen». Elle a été Mme Balendard dans «Un festin imprévu», Croûte-au-Pot dans «Mesdames de la Halle», le Komponist de «Ariadne auf Naxos», Sesto dans «La clemenza di Tito» et Jenny-des-Lupanars de «l’Opéra de quat’sous». Elle a incarné Carmen dans la version de Marius Constant «la Tragédie de Carmen», Chérubin dans «le Nozze di Figaro», Suzuki dans «Madama Butterfly» et Conception dans «L'Heure espagnole». Anna Destraël a été sélectionnée par l'Opéra de Lyon dans le cadre de son nouveau Studio et vient d’interpréter le rôle-titre de «La Cenerentola» à l’opéra de Metz et Olga dans «Eugène Onéguine» à l'Opéra de Montpellier.
On a déjà pu entendre Anna Destraël dans de nombreux récitals accompagnée par Maciej Pikulski. Plusieurs festivals lui ont donné sa chance dans des concerts de promotion de jeunes talents. Elle chante également des œuvres sacrées telles que le « Magnificat » de Karl Philipp Emmanuel Bach, le «Requiem» de Mozart et la « Paukenmess » de Haydn.
A l’étranger, Anna Destraël a été invitée par le festival Les Sommets du Classique (Crans-Montana, Suisse) et par le National Center of Performing Arts (Bombay, Inde).
Parmi ses projets : Dorabella dans «Cosi fan Tutte» dirigé par Jean-Claude Malgoire à Tourcoing et Versailles.
Sylvie LECHEVALIER, piano
Sylvie Lechevalier commence ses études de piano avec Nadia Tagrine, elle obtient ne Médaille d’Or de piano au CNR de Versailles puis entre au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Attirée par le répertoire vocal elle prolonge ses études dans la classe du célèbre chef de chant Serge Zapolsky. Elle y bénéficie des Masterclasses d’Irène Aïtoff et de Paul Von Schilhawsky du Mozarteum de Salzbourg. Elle remporte un Prix de Direction de Chant en 1993 et obtient la même année le poste d’Assistante dans la classe de chant de la mezzo-soprano Jane Berbié. Depuis, elle enseigne l’accompagnement au Conservatoire à rayonnement départemental de Créteil. Parallèlement à l’enseignement, elle est amenée à se produire dans différentes salles parisiennes et dans plusieurs festivals. Elle donne de nombreux récitals avec des chanteurs tant en France qu’à l’étranger. Dans le domaine de la musique de chambre, on mentionnera entre autres sa présence au sein du Trio Arioso (voix, violoncelle et piano). Elle a enregistré des mélodies de Jacques Ibert (Maguelonne) et de la musique pour piano de Boris Blacher et Darius Milhaud (Largo).
Note de programme
Deux musiciennes, deux femmes, dont l’œuvre et l’action au sein de l’art musical a signé deux époques fondamentales de l’histoire de la musique. Leurs œuvres vocales résultent aujourd’hui parmi les pages les plus réussies du répertoire mélodique en langue allemande, par la finesse et l’originalité toute personnelle de leur invention. Le nom de Clara Wieck-Schumann a parcouru l’Europe romantique : la pianiste a émerveillé le monde musical d’une époque, en diffusant, en outre, les œuvres de son époux ; la femme et la musicienne ont inspiré tel un « astre tutélaire » de jeunes compositeurs tels que Johannes Brahms. Son œuvre s’insère profondément dans cette vague de renouveau qui mouvementa le siècle romantique, par une écriture révélatrice d’une recherche de fusion totale entre piano et voix, qui dépasse le concept même d’ « accompagnement ». Son héritage et son modèle se reflètent extraordinairement sur les personnalités féminines de la fin du siècle, dont Alma Schindler-Mahler fut un des plus hauts et complexes exemples de son époque. Muse et femme-fatale, Alma incarne génialement l’imaginaire profond et tourmenté de la lisière du xxe siècle, et l’exprime comme une fulgurance au prisme de ses cycles de lieder soit avec piano, soit pour voix et orchestre. Comme l’affirme la talentueuse mezzo Anna Destraël : « Alma et Clara sont deux femmes non seulement compositrices, mais aussi femmes de compositeurs. L’idée de ce concert est de rendre hommage à ces femmes-créatrices, mais aussi à ces femmes-muses. Elles ont inspiré nombre d’artistes de leur époque, à commencer par leurs maris. ».
Raffaele D’Eredità