VENDREDI 27 MARS 2015
Amphithéâtre 25 Université Pierre et Marie Curie – 12h15
■ Joseph Haydn : Divertimento en si bémol majeur
■ Claude Arrieu : Quintette en ut
■ Hedwige Chrétien : Quintette
■ Maurice Ravel : Le tombeau de Couperin
QUINTETTE AQUILLON
Marion Ralincourt, flûte
Claire Sirjacobs, hautbois
Stéphanie Corre, clarinette
Marianne Tilquin, cor
Gaëlle Haber, bassoniste
Homogénéité, précision, expression et légèreté sont les mots qui reviennent quand il est question des cinq musiciennes du Quintette Aquilon. La presse parle même d'un « jeu d'ensemble parfait » et d’une « extraordinaire variété de couleurs de son et de nuances ». Après avoir remporté les concours internationaux les plus importants pour quintette à vent (Henri Tomasi en 2003 et l’ARD de Munich en 2006), le quintette se voit nommé Meilleur ensemble 2007 par le festival Mecklenburg Vorpommern et Rising Stars pour la saison 2008-2009. Parmi ses enregistrements, le CD Bohemian Wind Quintets (Crystal Classics), consacré à des compositeurs tchèques, remporte en 2011 l’Echo Klassik dans la catégorie meilleur enregistrement de musique de chambre du xxe siècle. Le CD German Wind Quintets (Crystal Classics) vient de sortir avec des pièces originales de Klughardt, Hindemith, Eisler et Stockhausen. Lauréat Déclic, le Quintette Aquilon a également bénéficié d’une résidence à la Fondation Singer-Polignac à Paris. Le parcours du quintette, désormais composé de cinq jeunes femmes, commence au CNSM de Paris où il obtient en juin 2004 un Prix de musique de chambre mention Très Bien à l’unanimité dans la classe de David Walter et Michel Moraguès. L’ensemble se perfectionne ensuite auprès de diverses personnalités musicales comme Stefan Schilli (Avalon Bläserquintett), Laurent Lefèvre (Quintette Debussy), Jens MacManama (Quintette Nielsen), Jacques Tys et Maurice Bourgue (formation professionnelle ProQuartet-CEMC). Curieuses et engagées, les cinq musiciennes du Quintette Aquilon ont le souci de varier et d’adapter les programmes de leurs concerts en fonction du public rencontré mais elles sont également très attachées au fait de lui faire découvrir le répertoire méconnu du quintette à vent. Elles élargissent leur répertoire en jouant dans d’autres formations allant du trio au nonette. Ainsi, elles se sont déjà associées aux pianistes Christian Ivaldi, Abdel Rahman El Bacha, Adam Laloum, Anne Queffélec, David Kadouch et Romain Descharmes, aux quatuors Ebène et Fauré... Le Quintette Aquilon se produit désormais en Europe dans de nombreuses salles (Concertgebouw d’Amsterdam, Konzerthaus de Vienne, Philharmonie de Cologne, Cité de la Musique de Paris, Philharmonie du Luxembourg, Palais des Beaux Arts de Bruxelles, Mozarteum de Salzbourg, Town Hall de Birmingham...) et festivals (Folles Journées de Nantes, Rheingau, Mecklenburg Vorpommern, Radio France de Montpellier...), au Moyen-Orient (tournée Syrie, Israel, Territoires Palestiniens) et en Algérie.
Note de programme
Il est inutile d’insister sur l’évidence qui nous a fait programmer le Quintette Aquilon dans la présente saison... Dans le beau panorama du répertoire pour quintette à vent proposé par les musiciennes, on trouve deux compositrices qui valent d'être découvertes. Premier prix de composition en 1932 au Conservatoire de Paris, Claude Arrieu a reçu le meilleur de ce que pouvait y être la formation à cette époque en suivant les cours de Paul Dukas et de Roger-Ducasse. Son style se rapproche un peu de l’ambiance musicale du Groupe des Six et se place en tout cas dans l’héritage de Chabrier avec une écriture vive et animée, toujours savoureuse. Elle a également composé de nombreuses musiques de film.
On sait en revanche assez peu de choses de la biographie de sa devancière, Hedwige Chrétien (1859-1944) sinon qu’elle remporta les prix d’harmonie et de fugue dans le même établissement en 1881 et qu’elle enseigna longtemps la formation musicale. Cette vie discrète lui permit de composer un nombre considérable d’œuvres qui se sont diffusées facilement aussi bien en France qu’en Grande-Bretagne ou aux États-Unis tant son style lyrique et immédiat répondait aux attentes du public de son temps. Elle fut la première femme à obtenir en 1882 de prix de la Société des Compositeurs, récompense alors réputée et saluée dans la vie musicale parisienne.
Le Quintette Aquilon a choisi de sertir ces deux bijoux entre deux piliers de leur répertoire : une ingénieuse transcription du Tombeau de Couperin de Ravel, hommage à la musique française baroque écrit d’abord au piano, puis orchestré par le compositeur. Cette belle version pour quintette a été réalisée par Mason Jones, célèbre corniste du Philadelphia Orchestra mort en 2009. Pour commencer le concert, on entendra le Divertimento qui a servi de base aux célèbres Variations sur un thème de Haydn de Brahms. C’est en réalité un ouvrage anonyme jadis attribué à Haydn, ce que la musicologie a désormais complètement remis en cause. Cela n’ôte rien à sa séduction et à sa qualité : ainsi les petits maîtres inconnus valent souvent les célébrités...