VENDREDI 30 JANVIER 2015
Amphithéâtre Richelieu – Université Paris-Sorbonne – 12h15
■ Clara Wieck-Schumann : Trio en sol mineur op.17
■ Maurice Ravel : Trio en la mineur
Yves HENRY, piano
A la fois pianiste et compositeur, Yves Henry a été formé au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans les années 70/80. 1er Grand Prix du Concours International Robert Schumann à Zwickau, Yves Henry se produit pendant les 20 années qui ont suivi dans le monde entier, notamment au Lincoln Center à New-York, au Schauspielhaus à Berlin, au Gewandhaus de Leipzig, à la salle Pleyel à Paris, dans de très nombreux festivals français et étrangers. Membre de l’Institut Chopin de Varsovie et du comité artistique de l’année Chopin 2010 en France, il enseigne parallèlement au CNSM de Paris ainsi qu’au CRR de Paris. Il est régulièrement invité aux USA, au Japon et en Chine pour des concerts et des Masterclasses. Il a été élevé au grade d’Officier dans l’Ordre National des Arts et Lettres par le Ministre de la Culture en janvier 2010 a reçu en octobre 2010 la médaille Gloria Artis de l’état polonais pour sa contribution à l’année Chopin en France. En janvier 2011, il a succédé à Alain Duault comme Président du Nohant Festival Chopin qui a lieu chaque été au Domaine de George Sand dans le Berry.
Gilles HENRY, violon
Né en 1955, Gilles Henry débute le violon très tôt et entre au CNSM de Paris à l’âge de douze ans, tout d’abord dans la classe préparatoire de René Bénédetti, puis dans la classe supérieure de Gérard Jarry dans laquelle il obtient son premier prix. Il est ensuite admis, sur concours, au troisième cycle de perfectionnement où il travaillera pendant deux ans avec quelques uns des plus grands maîtres du violon, Henryk Szering, Sandor Vegh et Franco GuIli. Depuis lors, il participe à plusieurs concours internationaux, aux tournées en tant que soliste avec l’Orchestre Jean-François Paillard et suit en même temps au CNSM de Paris le cycle de perfectionnement de musique de chambre. Gilles Henry entre en 1978 à l’Orchestre de Paris dont il fait toujours partie. En tant que membre de l’équipe pédagogique, il participe à la création de l’Orchestre Français de Jeunes ainsi qu’à la création de l’Académie de l’Orchestre de Paris. Depuis quelques années il appartient au Quatuor Assaï, ensemble constitué de musiciens de l’Orchestre de Paris, et encadre également les musiciens de l’Orchestre de la Cité Internationale Universitaire de Paris. Il donne également plusieurs concerts avec l’Orchestre National de Chambre de Toulouse comme Premier Violon Solo invité et enseigne parallèlement au CRR de Rueil-Malmaison.
Frédéric PEYRAT, violoncelle
Frédéric Peyrat, violoncelliste, débute le violoncelle à l’âge de 6 ans. Après des études aux Conservatoires de Région de Boulogne-Billancourt et de Paris, il entre au Conservatoire Supérieur de Paris dans les classes de P. Muller et A. Meunier. Il y obtient ses premiers prix de violoncelle et de musique de chambre en 2001 et 2002. Dès lors, il mène une intense carrière de chambriste, agrémentée de quelques projets plus originaux, comme le spectacle de Boris Charmatz pour violoncelliste et danseurs. De 2001 à 2004, il fait partie de l’ensemble Le Musiche, un ensemble à géométrie variable et composé de musiciens issus des grandes formations européennes (orchestres de Berlin, Paris, Londres). Il est aujourd’hui membre du Trio Amano et du Quatuor Novo qui a obtenu le prix SACEM au 19e concours européen de musique de chambre de Paris. En 2001, il intègre l’Orchestre de Paris. F. Peyrat joue un violoncelle de Gand et Bernardel avec un archet de Christophe Schaeffer.
Note de programme
Clara Wieck-Schumann et Maurice Ravel. Le concert met en parallèle deux personnalités historiquement éloignées, mais liées par l’affinité d’une approche musicale à la fois rationnelle et passionnée. En 1847, Clara Wieck-Schumann publiait son unique Trio pour piano, violon et violoncelle, op. 17. La recherche d’équilibre formel et expressif éloigne beaucoup le style de Clara du tumulte passionnel des œuvres de son époux, renouant avec un système compositionnel rigoureux et une carrure mélodique plus traditionnelle, bien plus proche de celle d’un Mendelssohn. L’œuvre présente une invention mélodique inspirée et abondante, chargée d’un lyrisme exquis, ainsi que d’une écriture harmonique riche en modulations qui procède par transitions élaborées; ses quatre mouvements développent entre eux une suggestive poétique de contrastes dialectiques : ainsi, tel un voyage entre tradition et modernité, le sophistiqué Tempo de menuet qui forme le deuxième mouvement, précède le romantique Nocturne du troisième, presque une « romance dans paroles » d’impeccable facture. Entre tradition et modernité, nous pouvons considérer aussi le célèbre Trio en la mineur de Maurice Ravel, achevé en été 1914, aux portes du premier conflit mondial. Le compositeur porta un soin extrême à cette complexe composition, dans laquelle nous remarquons un indirect hommage aux trios de Saint-Saëns par l’éclectisme de l’inspiration mélodique et par un schéma formel que le compositeur admirait profondément. L’inspiration mélodique de Ravel parcourt au premier mouvement les réminiscences populaires des chants basques, et, dans le Pantoum, la structure réitérative du poème malais. Ensuite une admirable Passacaglia qui réveille des souvenirs d’autres temps, porte à un Final explosif où nous admirons l’étonnante alchimie des sonorités, montrant au plus haut niveau le génie de l’instrumentation ravélienne.
Raffaele D’Eredità